Marcus: idem et mon fils est an de la pat patrouille Jules j aime bcp mais dĂ©jĂ  pris dans l entourage Louis j adore mais dĂ©jĂ  pris aussi Sacha j aime assez Thomas j aime assez Victor j aime bcp mais pas le papa Oscar mais je ne sais pas si j oserai. j aime aussi Anatole, Lucien, Octave, Hector, Antonin, Émilien, Thomas, Tom, NoĂ©. Vous trouverez la CodyCross Cirque Groupe 85 Grille 3 Solution et RĂ©ponse . Solution CodyCross Cirque est le nouveau monde, qui a Ă©tĂ© publiĂ© ce mois-ci. Voyagez dans le temps et l’espace et apprenez l’histoire de notre planĂšte et les exploits de l’humanitĂ© dans des grilles trouverez la rĂ©ponse CodyCross Cirque Groupe 85 Grille 3 Solution et RĂ©ponse CodyCross Cirque Groupe 85 Grille 3 Solution et RĂ©ponse CĂ©lĂšbre ville universitaire britannique Presque bouillir Etablissement oĂč l’on fait des bains de vapeur Reçue ; a rĂ©ussi un concours obtenu un diplĂŽme Pierre fine en gĂ©nĂ©ral rouge Nom argot de Paris Petit arbre mexicain connu pour son huile Celui qui s’occupe et soigne les Ă©lĂ©phants Le pĂšre c’était Lucien le fils c’était Sacha Sang de __ insulte dans le monde de Harry Potter De transport de caisse ou gagnant Ici vous trouverez les rĂ©ponses pour tout le groupe CodyCross Cirque Groupe 85 Solution et RĂ©ponse. VilaGlasberg (dit Victor Vermont), nĂ© le 29 novembre 1907 Ă  Jytomyr en Ukraine et mort en 1944 Ă  Auschwitz, est un plus jeune frĂšre de l'abbĂ© Alexandre Glasberg.Les deux frĂšres, d'origine juive mais convertis au catholicisme sauvent des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale en France.Vila Glasberg, dĂ©noncĂ©, est arrĂȘtĂ© et dĂ©portĂ© par le Convoi nÂș 69, en date du 7 mars
Chers fans de CodyCross Mots CroisĂ©s bienvenue sur notre site Vous trouverez la rĂ©ponse Ă  la question Le pĂšre c’était Lucien le fils c’était Sacha . Cliquez sur le niveau requis dans la liste de cette page et nous n’ouvrirons ici que les rĂ©ponses correctes Ă  CodyCross Cirque. TĂ©lĂ©chargez ce jeu sur votre smartphone et faites exploser votre cerveau. Cette page de rĂ©ponses vous aidera Ă  passer le niveau nĂ©cessaire rapidement Ă  tout moment. Ci-dessous vous trouvez la rĂ©ponse pour Le pĂšre c’était Lucien le fils c’était Sacha Le pĂšre c’était Lucien le fils c’était Sacha Solution GUITRY Les autres questions que vous pouvez trouver ici CodyCross Cirque Groupe 85 Grille 3 Solution et RĂ©ponse.
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Sacha Guitry aimait les femmes, Ă  sa maniĂšre. Mais ce natif de Saint-Petersbourg entretenait une relation particuliĂšre avec Paris. Françis Huster, l'un de ses plus fidĂšles admirateurs, le raconte au JDD. Paris Ă©tait "sa maĂźtresse", dans la profession, ne semble mieux connaĂźtre Guitry que Francis Huster CrĂ©dit de la photo Carlos Munoz YagĂŒe pour le JDDC'est l'un des plus grands projets de sa carriĂšre. "Un tournant dans ma vie", avoue-t-il, enthousiaste. Le 14 janvier prochain, Francis Huster commencera Ă  filmer le remake de Umberto D, le chef-d'oeuvre nĂ©orĂ©aliste de Vittorio De Sica. Un film monstre pour lequel il s'apprĂȘte Ă  diriger plus d'une cinquantaine de comĂ©diens. Parmi eux, Jean-Paul Belmondo, qui signera lĂ  son grand retour Ă  l'Ă©cran. C'est peu de dire qu'Huster manque de temps. Hier en repĂ©rage, aujourd'hui en rendez-vous avec ses acteurs. Demain, camĂ©ra Ă  la main. Il a pourtant rĂ©pondu prĂ©sent dĂšs qu'il s'est agi d'Ă©voquer Sacha Guitry 1885-1957. Ces deux-lĂ  ne se sont bien sĂ»r jamais trouvĂ©s en prĂ©sence l'un de l'autre. Et pourtant, nul, dans la profession, ne semble mieux connaĂźtre Guitry que Francis Huster. "Je l'ai rencontrĂ© trois fois, confie-t-il. A la tĂ©lĂ©vision, tout d'abord oĂč ses films ont bercĂ© mon enfance. Et j'ai Ă©tĂ© bouleversĂ© parla puissance de ce monstre sacrĂ© qui portait en lui une Ă©poque disparue." Arletty, avec laquelle Huster - une fois adulte - passait des aprĂšs-midi entiers, lui a ensuite prĂ©sentĂ© l'homme. "Avec elle, j'ai dĂ©couvert Sacha l'insolent, le libertin, le rĂ©voltĂ©, mais aussi le fils Ă  jamais orphelin de Lucien Guitry." Enfin, François Truffaut lui a rĂ©vĂ©lĂ© le cinĂ©aste extraordinaire qu'il Ă©tait. Depuis, Francis Huster a multipliĂ© les occasions de retrouver son hĂ©ros. Il lui a consacrĂ© un ouvrage, mis en scĂšne et jouĂ© plusieurs de ses piĂšces."La France Ă©tait sa femme. La Ville LumiĂšre, sa maĂźtresse"Aussi faut-il prendre le temps de l'Ă©couter Ă©voquer Guitry. Sa voix, chaude, fougueuse, si particuliĂšre, charrie toute l'histoire du théùtre pour raconter - au final - Paris dans ce que la ville a de plus beau. Ou de plus odieux. Au fil de cette balade, le comĂ©dien ravive la Belle Epoque, rallume la flamme des AnnĂ©es folles, se cabre pour Ă©voquer l'Ă©puration. "Sans Paris, il n'y a pas de Sacha ", prĂ©cise-t-il. "La France Ă©tait sa femme. La Ville LumiĂšre, sa maĂźtresse. Ils entretenaient une relation saisonniĂšre. Et comme toujours entre deux amants, il s'est lassĂ© et elle a fini par le tromper. "Une liaison exceptionnellement retracĂ©e par Francis Huster, avec une force vibrante et une passion Allais et Renard au 26, place VendĂŽme"NĂ© Ă  Saint-PĂ©tersbourg en 1885, Sacha est arrivĂ© en France avec sa mĂšre lorsque ses parents se sont sĂ©parĂ©s en 1889. Cela n'a pas empĂȘchĂ© son pĂšre, Lucien, de le kidnapper pour le ramener avec lui en Russie en 1890. De retour Ă  Paris un an plus tard, ce dernier s'installe au 26 de la place VendĂŽme oĂč Sacha passe une partie de son enfance entourĂ© d'Alphonse Allais, de Feydeau, de Jules Renard ou de Tristan Bernard, les amis de son pĂšre. Tous lui ont transmis un sens de l'humour juif, une certaine forme de distanciation face aux Ă©vĂ©nements les plus durs. C'est probablement ce qui lui a permis de tenir pendant l'Ă©puration. Si Lucien Guitry Ă©tait considĂ©rĂ© comme le plus grand acteur de son temps, Sacha n'a pas Ă©tĂ© un fils Ă  papa pour autant. Au contraire. Lucien portait si haut le flambeau du théùtre qu'il n'a jamais osĂ© aller sur le mĂȘme territoire que lui. Du coup, il a Ă©tĂ© amputĂ© de tous les grands rĂŽles du classique. Cela lui a coĂ»tĂ© dix ans de sa vie. Et lorsqu'il s'est brouillĂ© avec son pĂšre, il a dĂ» repartir de zĂ©ro. Mais c'est probablement ce qui lui a sauvĂ© la vie."Le 26 de la place VendĂŽme est aujourd'hui occupĂ© par des mariage Ă  la mairie du 16e"Sacha a Ă©pousĂ© Yvonne Printemps Ă  la mairie du 16e. Cette derniĂšre a beaucoup fait pour le rabibocher avec son pĂšre. Les deux hommes s'Ă©taient fĂąchĂ©s Ă  cause d'une femme Charlotte LysĂšs, qui avait d'abord eu Lucien pour amant, avant d'Ă©pouser Sacha. Et avec quelle insolence ! Non content de convoler avec la maĂźtresse de son pĂšre, ce dernier prenait en plus Sarah Bernhardt - le tĂ©moin du mariage de ses parents -, et Feydeau - l'ami de Lucien -, pour tĂ©moins. Avec Charlotte, Sacha a Ă©pousĂ© une mĂšre ; avec Yvonne Printemps, une femme ; avec Jacqueline Delubac, une amie ; avec GeneviĂšve de SĂ©rĂ©ville, une petite fille ; avec Lana Marconi, une Ă©pouse. Mais il n'a jamais trouvĂ© la femme de sa vie. Je crois que c'Ă©tait Arletty. Elle Ă©tait probablement celle Ă  laquelle il Ă©tait le plus attachĂ©. ?J'allais pas Ă©pouser Sacha Guitry, il s'Ă©tait Ă©pousĂ© lui-mĂȘme?, me disait-elle. C'est pourtant elle qui correspondait le mieux Ă  son insolence. Leur couple a manquĂ© Ă  l'histoire du théùtre. On dit souvent que Guitry est misogyne. C'est n'importe quoi. Dans ses piĂšces, c'est l'homme qui trompe, pas la femme. Il Ă©tait fou des femmes. Elles n'ont malheureusement jamais Ă©tĂ© folles de lui. Peut-ĂȘtre parce qu'il n'a jamais su les entendre, mĂȘme s'il savait leur parler."71, avenue Henri-Martin, insolence dans les théùtres privĂ©s"Sacha a dĂ©butĂ© au Théùtre Antoine. Il Ă©tait Ă  l'Edouard-VII comme chez lui. A la Madeleine, il a Ă©tĂ© trahi par Yvonne Printemps. Le Théùtre des Mathurins a, un temps, portĂ© son nom. Les VariĂ©tĂ©s ont Ă©tĂ© sa derniĂšre maison. La vraie demeure de Sacha Guitry se trouvait sur ces scĂšnes privĂ©es parisiennes oĂč il a inventĂ© le théùtre moderne. Avec lui c'en est terminĂ© des longues tirades et des textes ampoulĂ©s. Place Ă  un théùtre neuf, frais, avec de vraies rĂ©pliques portĂ©es par une rĂ©volte Ă  la MoliĂšre, une insolence Ă  la Beaumarchais, une audace Ă  la Feydeau. Ses piĂšces dĂ©cortiquent et attaquent le Paris bourgeois de son Ă©poque. Dans cent ans, je suis sĂ»r qu'on les mettra en scĂšne de façon plus Ăąpre, plus sĂšche, plus proche de la cruautĂ©. Jouer du Guitry est bien plus difficile qu'on ne le croit car il est impossible de tricher. Certes, les acteurs sont rois chez lui. Et il leur offre des rĂŽles sublimes. Mais ce ne sont pas forcĂ©ment des personnages. D'oĂč l'importance de ne pas imiter Guitry. Encore moins de s'imiter soi-mĂȘme. Les Brasseur pĂšre et fils y parviennent Ă  merveille aujourd'hui sur la scĂšne du Théùtre Edouard-VII. Tout comme Jean Piat ou Pierre Arditi."Le Théùtre Edouard-VII, 10, place Edouard-VII, 9e, prĂ©sente "Mon pĂšre avait raison", de Sacha Guitry. Mise en scĂšne de Bernard Théùtre Antoine, 218, bd de Strasbourg, Paris 10e, prĂ©sentera, Ă  compter du 25 janvier, "Le dieu du carnage", de Yasmina consĂ©cration au cinĂ©ma Le Marignan"La premiĂšre du Roman d'un tricheur a eu lieu au Marignan en septembre 1936. Un triomphe. Le cinĂ©ma reprĂ©sente pour Guitry la vengeance du cancre. PlutĂŽt que de se plier aux rĂšgles du 7e art, il les a rĂ©inventĂ©es, en inaugurant la voix off, le flash-back, la prĂ©dominance de l'auteur. Il imagine des gĂ©nĂ©riques inĂ©dits, tourne en extĂ©rieur bien avant la nouvelle vague, rĂ©ussit des cadrages Ă©poustouflants et parvient Ă  nous faire croire Ă  l'impossible. Quant Ă  sa direction d'acteurs, elle est magistrale. Beaucoup ont tournĂ© avec lui. Mais Michel Simon est Ă  mes yeux celui qui a le mieux compris son univers. Tous deux partagent une mĂȘme insolence farouche. Et une mĂȘme perversitĂ©. Il y a chez l'un comme chez l'autre un cĂŽtĂ© ?je ne suis pas ce que vous croyez?. Autant le théùtre de Guitry est profondĂ©ment ancrĂ© dans les AnnĂ©es folles, autant son cinĂ©ma est fondĂ© sur l'universel. Il est mĂȘme politique. La poison est un film gĂ©nial contre la peine de mort."CinĂ©ma Gaumont Champs-ElysĂ©es, 27, avenue des Champs-ElysĂ©es, Paris mains des rĂ©sistants, rue de Grenelle"Le 23 aoĂ»t 1944, des ?rĂ©sistants? sont venus chercher Sacha Guitry chez lui pour l'interroger Ă  la mairie du 7e avant de l'envoyer Ă  la prison de Fresnes. Tout Ă©tait parti d'un article du magazine Life dĂ©nonçant des collaborateurs auxquels il avait Ă©tĂ© inclus. Son chemin de croix s'est achevĂ© en octobre par un non-lieu. Guitry Ă©tait alors le plus grand. Comme Zidane aujourd'hui. Si la guerre Ă©clatait et que Zidane n'entrait pas en RĂ©sistance, on le lui ferait payer de la mĂȘme maniĂšre. Guitry avait pourtant Ă©tĂ© le seul Ă  refuser d'ĂȘtre jouĂ© en Allemagne. Avec Arletty, il a tout fait pour sauver Tristan Bernard et bien d'autres de la dĂ©portation avant d'ĂȘtre trahi par certains qu'il avait aidĂ©s. Certes, Jean Gabin, Claude Dauphin ou Jean Marais se sont engagĂ©s. Guitry, pour qui j'ai un profond respect, n'est pas un hĂ©ros. Juste un homme. Et il a pensĂ© que le meilleur moyen de rĂ©sister, c'Ă©tait de continuer son art. MoliĂšre, Racine et Corneille n'avaient pas fait autre chose en leur temps."Mairie du 7e, 116, rue de Grenelle, rĂŽle au 18, avenue ElysĂ©e-Reclus"Cet hĂŽtel particulier avait Ă©tĂ© construit en 1910 pour Lucien Guitry. Il y a habitĂ© jusqu'Ă  sa mort en 1925, date Ă  laquelle Sacha s'y est installĂ©. A compter de ce jour, il a jouĂ© le rĂŽle de son pĂšre, endossant le personnage de Lucien jusqu'Ă  la fin de sa vie. C'est ce dernier qui collectionnait les ?uvres d'art comme les maĂźtresses. C'est encore lui qui couchait avec ses partenaires, dĂ©pensait un fric considĂ©rable quitte Ă  se couvrir de dettes. Jouant ce rĂŽle-lĂ , Sacha ne pouvait ĂȘtre pĂšre lui-mĂȘme. C'est pour cela qu'il n'a jamais eu d'enfants. A mes yeux, sa vraie maison n'est pas lĂ  mais dans les théùtres privĂ©s parisiens. Ce sont des lieux sacrĂ©s."L'hĂŽtel particulier de Sacha Guitry a Ă©tĂ© dĂ©truit et remplacĂ© par un JDD papier
LapremiÚre chronique écrite par Paul Léautaud, sous le pseudo de Maurice Boissard, dans la NRF, fut un éloge de Guitry. Sacha. C'était dans les années 20.
Text Notes References About the author Full text Tu as consacrĂ© toute ta vie Ă  ton mĂ©tier,T’y donnant tout fus un modĂšle exemplaire,N’ayant jamais connu qu’un maĂźtre le Public,Et n’ayant eu qu’un but lui Ă  Pierrot le Sublime, in Deburau, Sacha Guitry 1AprĂšs s’ĂȘtre plu Ă  dramatiser les biographies de personnages historiques, Sacha Guitry met en scĂšne la monographie de certaines professions il dĂ©bute par celle de l’acteur avec Deburau 1918 et Le ComĂ©dien 1921. Deux piĂšces, deux mises en abĂźme oĂč Guitry s’attache Ă  porter Ă  la scĂšne les coulisses du théùtre 1 Benjamin CrĂ©mieux, ComƓdia, mars 1938 ; article dĂ©coupĂ© par Sacha Guitry et annotĂ© ... 1924 est l’annĂ©e des Six personnages en quĂȘte d’auteur et, sauf erreur, 1925 est celle de la ComĂ©die du bonheur d’Evreinov. Si Sacha Guitry nĂ©glige la mode, il n’en baigne pas moins, et c’est Ă  sa louange, dans l’air du temps1. 2 Propos de Sacha Guitry rapportĂ©s par Lucien Dubech, Le Matin, 22 janvier 1921. 3 Sacha Guitry, Deburau, in Théùtre et théùtre je t’adore, Paris, Omnibus, 2005, acte I, p. 6 ... 2Par la traversĂ©e des apparences et le redoublement de l’illusion, s’élabore une vision d’un mĂ©tier magnifique et terrible »2, fait de bonheurs autant que de sacrifices. Dans la premiĂšre de ces piĂšces, Jean-Gaspard Deburau, acteur pantomime sans passion, sans parole et presque sans visage, qui dit tout, exprime tout, se moque de tout »3 renonce Ă  ses amours en mĂȘme temps qu’à la scĂšne en faisant un adieu pathĂ©tique Ă  son public, une fois la vieillesse venue ; dans la seconde, le ComĂ©dien sacrifie pour le théùtre une passion amoureuse, la femme aimĂ©e n’étant pas Ă  la hauteur de son rĂŽle. Dans les deux cas, l’art semble un sacerdoce mais aussi un mĂ©tier dont il conviendrait d’exposer la rĂ©alitĂ© aux spectateurs. C’est d’ailleurs en ces termes que Roland DorgelĂšs salue la premiĂšre du ComĂ©dien dans La Lanterne 4 Roland DorgelĂšs, La Lanterne, 22 janvier 1921. Vous ne savez pas, en somme, ce que c’est que la vie d’un homme de théùtre ; vous connaissez le cƓur des personnages qu’il a jouĂ©s, mais pas le sien ; vous croyez connaĂźtre sa vie privĂ©e quand on ne vous a livrĂ© que sa lĂ©gende ; et vous ignorez aussi ce que reprĂ©sente de patients efforts, de travail obstinĂ©, d’intrigues, la mise en scĂšne d’une piĂšce. Eh bien, allez au ComĂ©dien, vous saurez tout cela4. 3Le temps ayant fait son Ɠuvre, nous connaissons dĂ©sormais le sort de ces piĂšces qui furent le prĂ©texte de nombreuses reprises. Deburau fut la piĂšce fĂ©tiche de Sacha Guitry elle fut l’occasion de la rĂ©conciliation avec son pĂšre aprĂšs une brouille de treize ans, et c’est sous les traits de Deburau que Guitry fit ses adieux Ă  la scĂšne le 13 dĂ©cembre 1953, Ă  Bruxelles. DĂšs 1918, Sacha Guitry avait donc imaginĂ© la piĂšce des adieux, toute son Ɠuvre semblant le conduire Ă  un destin prĂ©alablement fixĂ© par l’écriture l’art conditionnerait l’existence mĂȘme en la devançant. Parcours similaire pour Le ComĂ©dien, piĂšce créée en 1921 au théùtre Édouard VII avec Lucien Guitry dans le rĂŽle titre, et reprise au théùtre de la Madeleine en 1938 par Sacha Guitry, l’ñge imposant naturellement d’incarner, aprĂšs son pĂšre, le rĂŽle d’un artiste sur le retour. Reprises qui, tels des cycles, laissent vivre l’Ɠuvre en transformant son sens, les Ă©poques et les interprĂštes ayant forcĂ©ment changĂ©. De ce tremblement, dĂ©coule la sĂ©duction 5 Benjamin CrĂ©mieux, ComƓdia. Lucien Guitry avait créé le rĂŽle du ComĂ©dien. Sacha Guitry le reprend aujourd’hui et s’y impose avec autant d’autoritĂ© que son pĂšre ; l’avouerai-je ? J’y prĂ©fĂšre Sacha Ă  Lucien. Sacha entre sans rĂ©serve dans le personnage ; son pĂšre y montrait je ne sais quel dĂ©tachement un peu supĂ©rieur, un je ne sais quoi qui semblait dire Je condescends ». À la derniĂšre scĂšne seulement, l’intensitĂ© de ses silences exprimait la douleur et la lutte intĂ©rieure du vieil amant sacrifiant son jeune amour Ă  son art Ă©ternel avec une force communicative qui n’est ni dans les moyens ni dans les goĂ»ts de Sacha5. Projet de buste de Lucien Guitry, par Sacha Guitry 4Ces reprises dĂ©clenchent Ă©galement des modifications d’importance, comme le signale Sacha Guitry 6 Sacha Guitry, document dactylographiĂ© enregistrĂ© par Radio-Luxembourg le samedi 16 fĂ©vrie ... À sa crĂ©ation, Le ComĂ©dien Ă©tait une comĂ©die en quatre actes. La piĂšce est, aujourd’hui, prĂ©cĂ©dĂ©e d’un prologue. Ce prologue est le dernier acte d’une comĂ©die en trois actes – d’une fausse comĂ©die, si j’ose ainsi dire. Il existait, ce prologue, mais j’avais prĂ©fĂ©rĂ© le supprimer Ă  la reprĂ©sentation, car il semblait ĂȘtre la parodie, le pastiche d’un Ă©crivain dramatique qui vivait encore en 1921. Cet Ă©crivain n’est plus – et la crainte que je pouvais avoir de le dĂ©sobliger jadis n’ayant plus sa raison d’ĂȘtre Ă  prĂ©sent, nous jouerons pour la premiĂšre fois ce prologue, jeudi. [
] Pourtant, un mot encore que les personnes qui, Ă  la crĂ©ation, ont vu mon pĂšre dans le rĂŽle que je vais jouer me fassent la grĂące de rester sur leur impression6. 7 Le comĂ©dien et son musĂ©e », ComƓdia, janvier 1921. Cf. infra, Le musĂ©e du comĂ©d ... 5Quelles fonctions accorder Ă  ces reprises et variantes ? Inscrivant le théùtre – art de l’éphĂ©mĂšre – dans un continuum temporel, elles en appellent Ă  la mĂ©moire pour combattre l’oubli Sacha Guitry invite le spectateur Ă  la nostalgie en lui proposant de visiter le musĂ©e dĂ©diĂ© aux comĂ©diens pendant les entractes de la reprĂ©sentation, la robe de Sarah Bernhardt dans PhĂšdre, la couronne de Talma dans NĂ©ron, la collection de cannes de Lucien Guitry dans ses principaux rĂŽles Ă©tant quelques-unes des meilleures attractions7. D’oĂč la rĂ©action de Lucien Dubech dans Le Matin 8 Lucien Dubech, Le Matin, 1921, BnF, Fonds Guitry. La gloire des acteurs est Ă©clatante mais elle est viagĂšre. Quand nous voyons ces vieux acteurs se cramponner Ă  leurs rĂŽles et Ă  leur culture moyenne sur les grands comĂ©diens du passĂ©, c’est Ă  peine si quelques noms surnagent d’une mer aussi indiffĂ©rente que le LĂ©thĂ© pour toute l’AntiquitĂ© Roscius, puis plus rien jusqu’aux acteurs qui eurent la chance de rencontrer Racine ou MoliĂšre [
] Plus prĂšs de nous, en un siĂšcle, trois ou quatre noms Lekain, Clairon, Lecouvreur, Favart [
]. Au XIXe siĂšcle, Talma, Rachel, Mars LemaĂźtre, encore un ou deux, mais qui sait ce qu’ont Ă©tĂ© les comĂ©diens illustres de la gĂ©nĂ©ration prĂ©cĂ©dente ? [
] Lucien Guitry peut bien reprĂ©senter Ă  notre Ă©poque le ComĂ©dien, comme Talma fut Ă  la sienne le TragĂ©dien8. 9 Le ComĂ©dien, film de 1948 ; Deburau, film de 1951. 10 Fragments notamment tirĂ©s de Si j’ai bonne mĂ©moire », Mon Portrait », Portraits et an ... 6Notons enfin les adaptations cinĂ©matographiques des deux Ɠuvres9, la mise en scĂšne engendrant sa propre relativitĂ© en entrant dans un jeu de traductions en boucle. DĂšs les premiĂšres images du ComĂ©dien, on est frappĂ© d’entendre des fragments tirĂ©s des notes et souvenirs de Sacha Guitry10 Ă  la place du prologue – pastiche d’un mĂ©lodrame – prĂ©vu pour le théùtre. Au lieu de cette critique d’un théùtre de convention sensible pour les seuls amateurs de théùtre, l’action dĂ©cline le portrait du pĂšre apparaissant dans ses rĂŽles les plus cĂ©lĂšbres, l’évocation construisant, sous des dehors lĂ©gers et sĂ©duisants, une petite thĂ©orie de l’art de l’acteur 11 Sacha Guitry, Théùtre
, t. II, p. 27-28. Le mĂ©tier de comĂ©dien est-il un mĂ©tier comme un autre ? Les comĂ©diens sont-ils des hommes comme les autres ? Eh bien, tout compte fait, non11. 12 Sacha Guitry, Le ComĂ©dien, acte III, p. 950. 13 C’est le cas de Lucien Guitry dans Le ComĂ©dien. 14 C’est le cas de Deburau. 7La premiĂšre diffĂ©rence tient au fait que si les autres prennent des mĂ©tiers, c’est le mĂ©tier qui prend le comĂ©dien »12. La biographie de l’acteur tĂ©moigne ensuite de sa prĂ©destination Ă©lĂšve mĂ©diocre13 ou honte de la troupe » d’un cirque ambulant14, l’enfant montre en revanche un intĂ©rĂȘt passionnĂ© pour la lecture ou la communication silencieuse, le travers initial se muant avec le temps en qualitĂ© incontestable. Vient ensuite le moment de la reconnaissance, la prĂ©disposition Ă©tant rĂ©vĂ©lĂ©e par un maĂźtre ou par le public, l’essentiel Ă©tant de se frotter Ă  la scĂšne sans refuser d’emprunter des chemins de traverse le ComĂ©dien dĂ©cline une offre de la ComĂ©die-Française et part neuf ans pour la Russie oĂč il fait applaudir le théùtre français ; le chagrin d’enfance de Deburau se transforme en gestuelle expressive. Dans les deux cas, le refus de tout acadĂ©misme renforce le talent artistique. Le comĂ©dien est d’abord un rebelle aux ordres de la famille et de la sociĂ©tĂ©, car il s’agit d’une vocation plus que d’un apprentissage 15 Sacha Guitry, Le MĂ©tier de comĂ©dien », in Théùtre
, p. 27-28. C’est un mĂ©tier pour lequel il faut ĂȘtre douĂ© ; on ne peut pas devenir un bon comĂ©dien Ă  force de travail, d’intelligence et de volontĂ©. On peut jouer la comĂ©die sans aucun don, mais on la joue mal. On fait mal semblant. Or, savoir faire semblant, cela ne s’apprend pas15. 8Si Deburau, rĂ©pondant ainsi Ă  l’insistance de son fils Charles, consent finalement Ă  lui donner une leçon de pantomime, c’est qu’il croit seulement aux vertus de l’hĂ©rĂ©ditĂ©, le fils remplaçant le pĂšre sans effacer son nom. Tous les acteurs du théùtre du Funambule veulent assister Ă  la derniĂšre classe du maĂźtre qui dĂ©livre les secrets de son art en ces termes il faut avoir le trac pour ĂȘtre artiste, jusqu’au moment de la loge ; puis masquer sa peur face au public. En scĂšne, le comĂ©dien doit ĂȘtre lĂ©ger, simple, charmant, jamais vulgaire, pas trop intelligent, c’est inutile. Il doit se souvenir 16 Sacha Guitry, Deburau , in Théùtre
, acte III, p. 688. que les professeurs sont tous mauvais et, quand on est douĂ©, qu’ils sont des criminels, car ils n’enseigneront jamais, hĂ©las ! que leurs dĂ©fauts. Tous les gestes sont bons quand ils sont naturels, ceux qu’on apprend sont toujours faux16. Dans Le MĂ©tier de comĂ©dien, Sacha Guitry rajoute 17 Sacha Guitry, Le MĂ©tier de comĂ©dien », in Théùtre
 Le comĂ©dien est un homme dont la fonction naturelle est d’ĂȘtre un autre homme pendant quatre heures, tous les jours. Jouer la comĂ©die, c’est mentir avec l’intention de tromper, c’est crĂ©er l’illusion d’une quantitĂ©, d’une infinitĂ© de sentiments divers qu’on n’éprouve pas et qu’il convient pourtant de faire partager17. 9Dans ces textes, Sacha Guitry se rĂ©fĂšre directement aux thĂ©ories de Diderot, les techniques de jeu visant Ă  exercer un effet sur la perception du spectateur sans identification de la part de l’acteur ni avec le caractĂšre du personnage ni avec la logique du comportement liĂ© Ă  son rĂŽle. C’est donc au spectateur qu’il revient de vivre l’action, l’acteur lui imposant, par sa technique, une relation d’identification. Car le public est l’ultime visĂ©e de l’acteur authentique qui doit se sacrifier Ă  son attente pour lui procurer du plaisir, dĂ»t-il lui-mĂȘme en souffrir. Tel est, en effet, le sens des paroles de Deburau lors de sa derniĂšre classe 18 Sacha Guitry, Deburau, acte IV, p. 693. Adore ton mĂ©tier, c’est le plus beau du monde ![
] Fais rire le public, dissipe son ennui,Et, s’il te mĂ©prise et t’oublieSitĂŽt qu’il a passĂ© la porte,Va, laisse-le, ça ne fait rien,On se souvientToujours si mal de ceux qui vous ont fait du bien18 ! 10C’est au docteur qu’il revient finalement de faire le panĂ©gyrique du mĂ©tier, l’un reconnaissant Ă  l’autre sa capacitĂ© Ă  soigner le public 19 Ibid., acte III, p. 678-679. Le docteur Et je respecte volontiersCeux-lĂ  qui font mĂ©tierDe distraire les autresEt de les amuser. [
] Celui qui fait sourire est un grand bienfaiteur !Il peut ce que jamais n’a pu faire un a sur nous un avantageIl peut, sans le vouloir, sans ĂȘtre intelligent,Il peut rendre le goĂ»t de la vie Ă  des gens19 ! 11De la mĂȘme façon, le ComĂ©dien s’interroge sur le public qui donne sens Ă  son mĂ©tier. S’il a l’occasion de parler Ă  douze cents personnes tous les soirs, comment lui rendre service » ? Faudrait-il, Ă  l’instar des naturalistes, lui dĂ©peindre les misĂšres de la vie ? 20 Sacha Guitry, Le ComĂ©dien, in Théùtre
, acte I, p. 910-911. Le comĂ©dien Pas du tout, justement. [
] Il ne suffit pas de montrer ce qui est laid, il faut aussi montrer ce qui est Beau ! Le Bonheur, l’Amour, la Gloire, la SantĂ©, la Peinture
 tout ce qui est beau et tout ce qui est accessible. [
] Savez-vous ce qu’est le public ? [
] C’est notre pays20. 12Le rĂŽle de l’acteur n’est donc qu’un outil, sa fonction vĂ©ritable Ă©tant d’instaurer un dialogue avec le public c’est ainsi qu’il doit contribuer, par-delĂ  les masques de son personnage, Ă  l’édification esthĂ©tique et morale des spectateurs. De la sorte, les comĂ©dies se font actes de foi. Si Guitry ne renonce Ă  aucune des observations comiques que le thĂšme lui offre – le directeur et l’argent, le comĂ©dien et sa vanitĂ©, la jalousie de ses partenaires –, le sujet mĂȘme de ses piĂšces est l’analyse des raisons profondes qui font qu’un comĂ©dien est un comĂ©dien, mais aussi de ce qu’il pourrait ĂȘtre si l’on admettait sa mission sociale. Son amour, dirait Guitry. * * * 13Le comĂ©dien est avant tout un analyste de l’amour. Mais il existe deux sortes d’amour l’amour apparent et somme toute superficiel, celui du ComĂ©dien pour Jacqueline Maillard par exemple, jeune femme qui se trompe en croyant aimer celui qu’elle admire sur les planches du théùtre, ou de Deburau pour Marie Duplessis, la Dame au CamĂ©lia. Et l’amour vĂ©ritable, inextinguible parce que dĂ©sincarnĂ© et idĂ©el celui de l’acteur pour le public. Dans les deux piĂšces, Deburau et le ComĂ©dien doivent renoncer aux amours trompeuses comme aux rĂȘves narcissiques pour devenir personne, c’est-Ă -dire tout le monde. S’il est alors impossible de faire la part du rĂŽle et de l’artiste, Sacha Guitry s’abĂźmant dans les ombres fantomatiques de Deburau ou du ComĂ©dien, c’est que le théùtre est sa vie comme sa vie est son théùtre. À ce prix seulement, le mensonge que suppose tout rĂŽle sera parachevĂ© car menĂ© Ă  ce point extrĂȘme oĂč l’acteur s’annule pour faire vivre un autre en lui-mĂȘme, pour l’amour du public. * * * 14Sacha Guitry a sans doute eu l’intuition de l’esthĂ©tique contemporaine de l’autofiction le premier, il renonce Ă  la notion d’emploi alors en vigueur dans le théùtre de boulevard, Ă  ces 21 Classification de Maurice Rostand pour auditions possibles, in ComƓdia, 22 janvier 1921, Bn ... grands premiers comiques, grands premiers rĂŽles, jeunes premiers et premiers rĂŽles, amoureux et amoureuses, confidents et manteaux, raisonneurs ou duettistes21 qui occupent les scĂšnes françaises de l’époque, pour imposer sa seule prĂ©sence 22 Sacha Guitry, Le ComĂ©dien, in Théùtre
, acte II, p. 933. Le comĂ©dien Savez-vous ce qu’est un artiste ? Un artiste, c’est un comĂ©dien qui n’a pas d’emploi dĂ©fini. [
] Un artiste n’a pas d’ñge
 il joue les vieillards quand il est jeune et les Ă©phĂšbes quand il est trop vieux pour jouer les hommes mĂ»rs22. 15Si le mĂ©tier de comĂ©dien est, selon les dires de Guitry, magnifique et terrible », c’est qu’il abolit dĂ©finitivement la notion d’intimitĂ©. DĂšs lors, tout ce qui est vĂ©cu par le comĂ©dien deviendra matĂ©riau pour la scĂšne, la vie se recyclant inĂ©vitablement dans l’art. Deburau est une part de l’enfance de Guitry, moment initiatique oĂč se joue de façon encore inconsciente le destin du futur homme de théùtre 23 Sacha Guitry, Cinquante ans d’occupations, p. 326-327. C’est Ă  Saint-PĂ©tersbourg, en 1890, que j’ai jouĂ© la comĂ©die pour la premiĂšre fois. JouĂ© n’est pas tout Ă  fait exact. En vĂ©ritĂ©, j’ai figurĂ© dans une pantomime en un acte que mon pĂšre avait faite en collaboration avec un grand comĂ©dien russe qui se nommait Davidof. Cette pantomime fut créée au Palais ImpĂ©rial, devant Alexandre III. Mon pĂšre y jouait le rĂŽle de Pierrot. Moi, j’étais Pierrot fils. [
] Lorsque, aprĂšs une interminable sĂ©paration de treize annĂ©es, mon pĂšre vint me voir jouer pour la premiĂšre fois, c’était au Vaudeville, et je jouais Deburau. Vingt-huit ans s’étaient Ă©coulĂ©s depuis l’époque de mes dĂ©buts Ă  Saint-PĂ©tersbourg – et je puis dire, en somme, qu’il ne m’avait pas vu jouer depuis le jour oĂč cette photographie avait Ă©tĂ© prise. Vingt-huit annĂ©es, et il me retrouvait en Pierrot ! Mais, ce jour-lĂ , c’était moi qui jouais le rĂŽle du pĂšre23. 16De mĂȘme, l’intrigue du ComĂ©dien est tout entiĂšre inspirĂ©e d’une lettre de Talma que Guitry conserve comme un document prĂ©cieux Je possĂšde une lettre de Talma des plus intĂ©ressantes. [
] L’actrice qui jouait avec lui Ă  Bruxelles ne pouvant pas l’accompagner de ville en ville, le directeur demandait Ă  Talma d’accepter une certaine demoiselle Bellanger, propre Ă  la remplacer dans les principaux rĂŽles fĂ©minins de son rĂ©pertoire. Mlle Bellanger n’avait pas de talent, et Talma le savait. Il aurait pu fort bien ne pas s’en soucier. Il aurait pu fort bien penser Moi seul, et c’est assez », ainsi que trop de grands acteurs le pensent et le disent. Talma n’était point de ceux-lĂ . Il Ă©crivit au directeur 24 Sacha Guitry, Du grand danger de ceux qui remplacent les autres », in Théùtre
, p ... Mon cher Ami,J’accepte volontiers votre proposition, et c’est avec plaisir que j’irai jouer tant Ă  Anvers qu’à LiĂšge et qu’à Namur, ainsi qu’à Charleroi. Mais je vais ĂȘtre irrĂ©ductible quant au choix que vous avez fait de Mlle Bellanger. C’est une personne ravissante, mais dont le jeu, hĂ©las ! est superficiel. Je vous prie instamment de ne pas me l’imposer pour jouer avec moi, car [
] cela me fatiguerait Ă©tĂ© en effet demander Ă  Talma d’interprĂ©ter deux rĂŽles, ce qui n’eĂ»t point manquĂ© de le fatiguer24. 25 Antoine, Un grand portrait d’acteur », chronique hebdomadaire de L’Information, 1921. 17Les pilotis de l’Ɠuvre sont restituĂ©s au grĂ© de notes fragmentaires concernant les souvenirs de Guitry ; la biographie Ă©tant constituĂ©e de scĂšnes Ă©minemment théùtrales, l’art sert d’abord Ă  lire sa propre vie ; toute piĂšce prend alors l’allure d’une confidence personnelle », comme le disait Antoine Ă  propos du ComĂ©dien25, la rĂ©alitĂ© de l’existence menant Ă  l’esquisse du portrait universel de l’acteur. * * * 26 Voir, par exemple, Ă  ce sujet, la critique de Pierre Mille, dans La Renaissance, fĂ© ... 27 Pornographie provisoire », ComƓdia, fĂ©vrier 1921. 18On a souvent reprochĂ© Ă  Guitry de se mettre » dans ses ouvrages26, certains allant jusqu’à parler de pornographie provisoire », le ComĂ©dien cĂ©dant aux avances d’une jeune Ă©tourdie sous le regard bienveillant de son oncle, triste reprĂ©sentant de notre morale finissante, de notre morale passive »27, d’autres saluant cette incorporation inĂ©dite de l’homme et de l’Ɠuvre. Il semblerait plutĂŽt que le prĂ©tendu narcissisme de Guitry soit un malentendu, l’artiste sacrifiant son ego dans la pratique du théùtre et se travestissant toujours pour s’engloutir et se perdre dans la multiplication des rĂŽles. Si la thĂ©matique de la surface et des profondeurs engendre une incessante dialectique dans l’Ɠuvre de Guitry – les coulisses enseignant plus que la scĂšne et les masques plus que la rĂ©alitĂ© – c’est que l’acteur, forcĂ©ment rebelle aux rĂšgles habituelles du monde, masque sa tristesse d’une mĂ©lancolique Ă©lĂ©gance. Sans rĂŽle et sans amour, l’acteur n’est plus personne telle est la premiĂšre leçon de Deburau et du ComĂ©dien. Mais c’est sans doute que, pour ĂȘtre un grand artiste, il fallait dĂ©jĂ  n’ĂȘtre rien. D’oĂč la nostalgie du ComĂ©dien aprĂšs la derniĂšre, sorte de condamnation au vide aprĂšs l’illusion du masque 28 Sacha Guitry, Le ComĂ©dien », in Théùtre
, acte I, p. 908. L’habilleuseVous aimez ça, vous regarder dans la glace, hein ?Le comĂ©dienCe n’est pas moi que je regarde
 ce sont les autres !L’habilleuseQuels autres ?Le comĂ©dienCeux que je joue
L’habilleuseOui, mais comme celui-lĂ , vous ne le jouerez plus
Le comĂ©dienJustement, je lui dis Adieu28. 19En conclusion, il semblerait que la traversĂ©e des apparences, si souvent symbolisĂ©e par des scĂšnes de vanitĂ© face au miroir dans l’Ɠuvre de Guitry, soit l’illusion suprĂȘme Ă  laquelle le bon acteur aurait renoncĂ© n’étant rien que les autres, sous le masque, il s’adresse Ă  la communautĂ© des hommes en traitant lĂ©gĂšrement de sujets sĂ©rieux. Avec Lucien Guitry et Yvonne Printemps Top of page Notes 1 Benjamin CrĂ©mieux, ComƓdia, mars 1938 ; article dĂ©coupĂ© par Sacha Guitry et annotĂ© par ses soins de la sorte VoilĂ  une critique qui me paraĂźt assez indĂ©pendante », archives Guitry, BnF. 2 Propos de Sacha Guitry rapportĂ©s par Lucien Dubech, Le Matin, 22 janvier 1921. 3 Sacha Guitry, Deburau, in Théùtre et théùtre je t’adore, Paris, Omnibus, 2005, acte I, p. 612. 4 Roland DorgelĂšs, La Lanterne, 22 janvier 1921. 5 Benjamin CrĂ©mieux, ComƓdia. 6 Sacha Guitry, document dactylographiĂ© enregistrĂ© par Radio-Luxembourg le samedi 16 fĂ©vrier 1938, BnF, Fonds Guitry. 7 Le comĂ©dien et son musĂ©e », ComƓdia, janvier 1921. Cf. infra, Le musĂ©e du comĂ©dien ». 8 Lucien Dubech, Le Matin, 1921, BnF, Fonds Guitry. 9 Le ComĂ©dien, film de 1948 ; Deburau, film de 1951. 10 Fragments notamment tirĂ©s de Si j’ai bonne mĂ©moire », Mon Portrait », Portraits et anecdotes », dans Cinquante ans d’occupations. 11 Sacha Guitry, Théùtre
, t. II, p. 27-28. 12 Sacha Guitry, Le ComĂ©dien, acte III, p. 950. 13 C’est le cas de Lucien Guitry dans Le ComĂ©dien. 14 C’est le cas de Deburau. 15 Sacha Guitry, Le MĂ©tier de comĂ©dien », in Théùtre
, p. 27-28. 16 Sacha Guitry, Deburau , in Théùtre
, acte III, p. 688. 17 Sacha Guitry, Le MĂ©tier de comĂ©dien », in Théùtre
 18 Sacha Guitry, Deburau, acte IV, p. 693. 19 Ibid., acte III, p. 678-679. 20 Sacha Guitry, Le ComĂ©dien, in Théùtre
, acte I, p. 910-911. 21 Classification de Maurice Rostand pour auditions possibles, in ComƓdia, 22 janvier 1921, BnF, Fonds Guitry. 22 Sacha Guitry, Le ComĂ©dien, in Théùtre
, acte II, p. 933. 23 Sacha Guitry, Cinquante ans d’occupations, p. 326-327. 24 Sacha Guitry, Du grand danger de ceux qui remplacent les autres », in Théùtre
, p. 55-56. 25 Antoine, Un grand portrait d’acteur », chronique hebdomadaire de L’Information, 1921. 26 Voir, par exemple, Ă  ce sujet, la critique de Pierre Mille, dans La Renaissance, fĂ©vrier 1921. 27 Pornographie provisoire », ComƓdia, fĂ©vrier 1921. 28 Sacha Guitry, Le ComĂ©dien », in Théùtre
, acte I, p. of page References Bibliographical reference Sophie Lucet, “Portrait de l’artiste en rebelle Le ComĂ©dien, Deburau”, Double jeu, 3 2006, 123-134. Electronic reference Sophie Lucet, “Portrait de l’artiste en rebelle Le ComĂ©dien, Deburau”, Double jeu [Online], 3 2006, Online since 06 July 2018, connection on 27 August 2022. URL DOI of page About the author Sophie LucetMaĂźtre de confĂ©rences en Études thĂ©atrales Ă  l’universitĂ© de Caen this author Published in Double jeu, 1 2003 Entretien avec Philippe CaubĂšre Published in Double jeu, 1 2003 Entretien avec ValĂ©rie DrĂ©ville Published in Double jeu, 1 2003 Quelqu’un va venir, de Jon Fosse Published in Double jeu, 6 2009 Top of page
ARome, l’Infante Beatriz d’Espagne, fille du roi Alphonse XIII et de la reine Victoria EugĂ©nie d’Espagne Ă©pousait le 14 janvier 1935 le prince Alessandro Torlonia di Civitelli Cesi. La mariĂ©e portrait une couronne de fleurs d’oranger. De nombreux membres du Gotha assistait Ă  la noce dont le roi et la reine d’Italie.
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LePĂšre, C'Ă©tait Lucien, Le Fils, C'Ă©tait Sacha La solution Ă  ce puzzle est constituéÚ de 6 lettres et commence par la lettre G Les solutions pour LE PÈRE, C'ÉTAIT LUCIEN, LE FILS, C'ÉTAIT SACHA de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle
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Pourcela, vous ne disposez que des dĂ©finitions de chaque mot. Certaines lettres peuvent parfois ĂȘtre prĂ©sentes pour le mot Ă  deviner. Sur Astuces-Jeux, nous vous proposons de dĂ©couvrir la solution complĂšte de Codycross. Voici le mot Ă  trouver pour la dĂ©finition "Le pĂšre, c'Ă©tait Lucien, le fils, c'Ă©tait Sacha" (groupe 85 – grille
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